« L'empreinte
d'un homme sur un autre est éternelle, aucun destin n'a traversé le nôtre
impunément. » (F. Mauriac)
Une des dimensions du coaching semblant la plus simple à
expliquer est qu’il s’agit d’une relation bilatérale. Une séance de coaching
réunit deux personnes dans une même pièce. C’est optiquement incontestable mais
… n’est-ce pas un peu réducteur ?
Le client a l’air de s’engager seul dans une séance; pourtant, il y amène avec lui de nombreux autres, absents implicitement présents et embarqués dans l’aventure : je veux parler de ceux qui ont compté pour lui historiquement, mais aussi de ceux qu’il a été, rêve d’être, craint de devenir, sans oublier tous ceux avec lesquels il est effectivement en interaction au travail (pour le meilleur et pour le pire), ni l’organisation dans laquelle il exerce son activité, toute immatérielle mais pesant tout son poids, avec sa culture particulière. Cela en fait du monde, des voix ! Il ne devrait pas y avoir un seul son de cloche …
Côté coach, la solitude est tout aussi relative … Car il convoque, dans son face à face avec le client, tous ses visages (les innombrables facettes de sa propre identité), mais aussi tous ceux qui l’ont marqué, toutes les références qui l’ont influencé (théories, concepts, outils) et fondent sa vision du métier, toutes les croyances, valeurs et limites qui le soutiennent et le mettent en mouvement, tous les freins et les peurs qui le plombent … Et enfin, plus largement toutes les images, les odeurs, les sons et vibrations des lieux dans lesquels il se ressource, l’été venu - notamment.
Alors, le dialogue entre coach et coaché est aussi pratique de l’altérité, à un double niveau : en moi et en l’autre, de ce socle complexe, dans la rencontre renouvelée de chaque séance, de nouvelles voix émergent, s’affinent et s’affirment, esquissant de nouveaux chemins, hors toute répétition. Coaching : art de l’étonnement. Et art à la polyphonie ?
Valérie PASCAL
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